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AnalyseQui est en piste pour la présidentielle de 2024?

Montage de deux photos de Donald Trump et Joe Biden en train de débattre.

Les possibilités d'un match revanche entre Donald Trump et Joe Biden sont toujours réelles.

Photo : afp via getty images / BRENDAN SMIALOWSKI

Avec l’annonce d’un match revanche plus que probable entre Biden et Trump pour 2024, où en sont ces courses démocrates et républicaines à la présidentielle? Petit rappel de la liste de celles et ceux qui sont en piste et des autres qui se tâtent encore avant de se lancer dans ces courses effrénées, gourmandes en temps, en argent et parfois en dignité politique.


Joe Biden, le vétéran

Après une trentaine d’années passées comme sénateur et huit ans comme vice-président de Barack Obama, Amtrak Joe, comme il s’est plu à se nommer lui-même en raison de son utilisation abondante du train, est l’actuel détenteur du record du plus vieux politicien à entrer à la Maison-Blanche et du plus vieux président en exercice. Avec sa candidature attendue pour 2024, qui a été annoncée mardi matin, il bat encore une fois un autre record, celui de se présenter à plus de 82 ans au poste suprême, du jamais-vu dans l’histoire présidentielle américaine.

Même si les électeurs sont majoritairement peu enclins à souhaiter qu’il tente un deuxième mandat au 1600 de l'avenue Pennsylvania, les démocrates et aspirants au poste de son parti n’ont pas le choix de se ranger derrière lui. Les gouverneurs de la nouvelle vague démocrate tels que le Californien Gavin Newsom, la numéro un du Michigan Gretchen Whitmer et le démocrate pennsylvanien Josh Shapiro, à chacun desquels on prête un certain intérêt pour la Maison-Blanche, devront passer leur tour.

Joe Biden salue les journalistes sur la pelouse de la Maison-Blanche.

Candidat à sa propre succession, Joe Biden devra se lancer dans une campagne électorale à un rythme beaucoup plus soutenu que celui de la campagne de 2020.

Photo : Getty Images / Drew Angerer

Peu importe qui lui fera face chez les républicains en 2024, la campagne électorale risque d'être bien plus exigeante que celle de 2020, où la pandémie avait considérablement marqué la cadence des apparitions de Biden parmi de maigres parterres de partisans, mesures sanitaires obligent.


Les dissidents

Originaire du Texas et vivant aujourd'hui à Beverly Hills, en Californie, Marianne Williamson, l'autrice de plus d'une douzaine de livres de croissance personnelle, a mené une campagne indépendante infructueuse au Congrès en Californie en 2014. Candidate à l’investiture démocrate en 2020, elle a alors davantage lancé des appels à la guérison spirituelle que soutenu réellement les électeurs. Enfin, par sa candidature à la présidence pour 2024, elle est la première démocrate à défier officiellement le président Joe Biden.

Marianne Williamson s'adresse à des partisans.

Pour une deuxième fois, Marianne Williamson brigue l'investiture démocrate de la présidentielle.

Photo : afp via getty images / JOSEPH PREZIOSO

Lors du lancement de sa candidature devant quelques centaines de personnes à Washington il y a un mois, elle a déclaré ceci : Nous sommes bouleversés par ce pays, nous sommes inquiets pour ce pays, il nous appartient de créer une vision de justice et d'amour si puissante qu'elle l'emportera sur les forces de la haine, de l'injustice et de la peur.

Mme Williamson, 70 ans, a déclaré qu'elle s'opposait à la mentalité du marché libre et au système politique corrompu. Des slogans faciles, mais offrant jusqu’ici peu de solutions concrètes à ce qu’elle dénonce. Ses chances de succès sont évidemment quasi nulles, comme l'indiquera probablement son incapacité à organiser une campagne de financement viable politiquement avant d’arriver aux primaires démocrates de février prochain.


Un Kennedy dans la course

Robert F. Kennedy fils, aujourd'hui âgé de 69 ans, s'est aussi lancé dans la course aux primaires démocrates. Neveu de l'ancien président, cet ancien avocat spécialiste de l'environnement qui a contribué à l'assainissement du fleuve Hudson s’est surtout récemment illustré par son opposition aux vaccins.

Robert F. Kennedy fils devant ses partisans.

Robert F. Kennedy fils s'est lancé dans la course à l'investiture démocrate.

Photo : Getty Images / Scott Eisen

Au grand plaisir des millions d’Américains qui adhèrent aux théories du complot, Kennedy a défendu l'idée que les vaccins pour enfants étaient liés à l'autisme et s'est insurgé contre les obligations de vaccination contre le coronavirus et d'autres mesures d'atténuation des pandémies, allant jusqu’à faire un parallèle avec l'Allemagne nazie, ce dont il s'est excusé par la suite.

Lors de son lancement de campagne, RFK fils a largement évité de parler des vaccins et a préféré mettre en avant des thèmes populistes, dont les déboires auxquels fait face la classe moyenne américaine. Tout comme sa concurrente Williamson, la candidature de Kennedy, qui n’a jamais été élu à un poste de pouvoir, n’a aucune chance d’aboutir à autre chose qu’à un coup d’épée dans l’eau.


Donald Trump, le revanchard

Chez les républicains, Donald Trump a été le premier à s’être déclaré candidat dans une annonce de candidature pour reconquérir la Maison-Blanche, histoire surtout de couper l’herbe sous le pied à d’éventuels concurrents sérieux tels que Ron DeSantis. Son instinct semble lui avoir donné raison puisque le gouverneur floridien, dont la possible candidature à l’investiture se fait toujours attendre, n’arrive pas à décoller dans les sondages pour l'instant face à celui qui a toujours la mainmise sur le Parti républicain.

Donald Trump applaudit sur la scène d'un congrès de la NRA.

Donald Trump veut rééditer le coup de l'ancien président Glover Cleveland qui a réussi à se faire élire pour deux mandats non consécutifs.

Photo : afp via getty images / ALEX WROBLEWSKI

Pas plus que Biden, une majorité d’Américains ne souhaitent le voir en piste pour un autre mandat à la Maison-Blanche, mais là encore les membres du Parti républicain (ou le Parti Trump comme le pensent certains d’entre eux) le soutiendront. Soixante-huit pour cent des électeurs républicains ont déclaré que les enquêtes qui ciblent l’ancien président sont une tentative politiquement motivée d'arrêter Trump et qu'aucun autre candidat n'est comme lui, nous devons le soutenir.

Seulement 26 % des républicains estiment qu'il est plus important de désigner un candidat qui ne se laissera pas distraire et qui pourra battre Joe Biden.

À moins d’une spirale de mauvaises nouvelles ou d’autres inculpations dommageables, Trump pourrait, dans l’état actuel des choses, obtenir l’investiture républicaine sans trop être inquiété par d’autres concurrents. Rappelons qu’une investiture est loin d’être le concours de popularité ultime que représente la présidentielle américaine. Et sur ce point, une victoire de Trump est plus difficile que jamais. Disons qu’il se voit déjà comme Grover Cleveland, le 22e puis 24e président des États-Unis, soit le seul commandant en chef à avoir été élu pour deux mandats non consécutifs.


Nikki Haley, seule dans son coin

Nikki Haley, ancienne gouverneure de la Caroline du Sud et ambassadrice des Nations unies sous Trump, a été la première à se présenter contre Donald Trump à titre de membre d'une nouvelle génération de dirigeants au sein du Parti républicain.

Nikki Haley montre du doigt devant elle.

Nikki Haley est la seule femme dans la course républicaine.

Photo : afp via getty images / LOGAN CYRUS

Longtemps considérée comme une étoile montante du Parti républicain, capable d'éviter certains extrêmes tout en conservant le soutien de sa base, la seule femme dans la course républicaine peine à déchaîner les passions partisanes et à attirer les portefeuilles bien garnis pour sa campagne d'ici les primaires.


Asa qui?

Asa Hutchinson, ancien gouverneur de l'Arkansas pendant deux mandats, est une denrée politique rare chez les républicains, puisqu’il a ouvertement critiqué l'ancien président Trump, notamment au sujet de la croisade trumpiste contre les résultats de l’élection de 2020. Le seul à avoir demandé au leader dans les sondages à l’investiture de se retirer de la course.

Asa Hutchinson, un micro à la main.

Asa Hutchinson, ancien gouverneur de l'Arkansas, se présente aussi à l'investiture républicaine.

Photo : Getty Images / Scott Olson

Même si son expérience politique passée à la Chambre des représentants ou à la tête d’organisations fédérales, comme l'Agence américaine de lutte contre la drogue et la Direction de la sécurité des frontières et des transports du département de la Sécurité intérieure, demeurent très pertinentes, sa candidature, à 72 ans, est considérée comme un dernier coup d’éclat de fin de carrière politique.


Un autre multimillionnaire dans la course

Une candidature dont on entend peu parler, si ce n’est sur Fox News de temps à autre, est celle de Vivek Ramaswamy, entrepreneur multimillionnaire et auteur.

Vivek Ramaswamy salue la foule.

Vivek Ramaswamy, le moins connu des candidats, essaie de se démarquer lors de ses passages sur Fox News.

Photo : Getty Images / Anna Moneymaker

Fils d'immigrés indiens, cet homme d'affaires prospère se préoccupe des questions sociales, économiques et de politique étrangère. Érudit, sa seule chance de briller pour rester dans la course sera lors du premier débat républicain en août prochain. Sinon, sa pertinence risque de s’étioler assez rapidement, millionnaire ou pas.


Et les autres?

Ancien colistier de Trump, Mike Pence a dit qu'il fera connaître ses intentions pour 2024 d’ici le mois de juin. Hésitant à critiquer clairement Donald Trump et se limitant à dire qu’il y aura probablement de meilleurs candidats que l’ancien président, Pence, fervent croyant et très conservateur, peine jusqu’ici à grimper très haut dans les sondages d’intentions pour l’investiture républicaine.

De son côté, Tim Scott, élu de la Caroline du Sud, a lancé il y a peu un comité exploratoire pour une possible candidature à l’investiture présidentielle. Un des rares Afro-Américains à peut-être se lancer dans le camp républicain, ses performances récentes face aux questions des journalistes sur des sujets forcément inévitables sont loin d'avoir convaincu les électeurs, par exemple le droit à l’avortement à propos duquel il a été incapable de formuler une réponse claire et précise.

Donald Trump et Ron DeSantis.

Ron DeSantis, alors en meilleurs termes avec Donald Trump

Photo : Getty Images / Joe Raedle

Enfin, Ron DeSantis, cible de choix par excellence de Trump, n’en finit pas de se faire damer le pion par l’ancien président. Tant sur le nombre de soutiens d’élus de la Floride, pourtant son propre État, que sur l’ampleur du financement récemment engrangé, sans oublier les intentions de vote aux prochaines primaires républicaines. Se lancera-t-il bientôt pour freiner le mal que lui inflige Donald Trump dans l’esprit des républicains?

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